1- Le Chien ne voit pas les couleurs
FAUX : De récentes études scientifiques suggèrent que les chiens ont une perception limitée des couleurs. Cependant, des recherches récentes ont montré que sa perception des couleurs n’était pas non plus limitée au noir et blanc, comme un grand nombre l’affirme, mais s’approche de celle d’un daltonien. D’après les recherches effectuées par Docteur vétérinaire Art J. Quin and all ( Californie) , spécialiste en ophtalmologie, le spectre lumineux est divisé en deux teintes : la première (correspondant à la frange violette pour les humains ) est perçue comme bleue par le chien. La seconde (pour les humains : frange allant du jaune au rouge) est perçue comme jaune par les chiens. Le spectre entre les deux est certainement perçu comme variant du blanc au gris.
D’autre part, la plupart des chiens sont myopes et n’ont pas une perception très nette des objets lointains. Leur acuité visuelle est plus sensible au mouvement. Pour l’espèce canine, le mouvement est synonyme de proie qui se défile. C’est ce comportement qui attire son attention. Bon nombre d’amateurs de field-trial, sans le savoir, mettent cette aptitude du chien à leur profit, lorsque pour le faire revenir ou capter son regard, ils agitent les bras ou un mouchoir à bout de bra…
2- Les chiens de chasse dont le palais est noir sont meilleurs à la chasse..
FAUX : La couleur du palais n’a aucune influence sur la puissance olfactive du chien. Cette dernière est liée à la surface de la muqueuse olfactive et au nombre de cellules olfactives, variable selon les races (220 millions pour un Labrador, 70 millions pour le Cocker) et à de nombreux autres facteurs (la composition chimique des odeurs, le degré d’hygrométrie etc.) L’odorat du chien est un million de fois plus développé que celui de l’humain et ses cellules cérébrales liées au décryptage des odeurs sont quarante fois plus nombreuses dans le cerveau du chien. Le Professeur Dominique Grandjean, de l’ENV de Maisons Alfort, indique que l’acuité olfactive du chien finit par diminuer (généralement au bout de 30 à 45 minutes) en relation avec ce qu’il décrit comme de la fatigue olfactive .La couleur du palais n’a rien à voir avec ce phénomène …
3- Un chien de chasse qui halète a besoin de boire.
FAUX : Un chien qui respire plus vite augmente son volume d’air courant, augmentant sa ventilation dans le but de faire baisser la température de son corps. Ce comportement s’observe le plus souvent quand il fait chaud ou lors d’un effort physique important. En cas d’augmentation de sa température corporelle, il respire plus vite par la gueule et il augmente ainsi son volume d’air
inspiré. L’action musculaire consomme plus d’oxygène et réchauffe le corps de l’animal .C’est ainsi qu’il régule sa température car le chien, contrairement à l’homme, ne transpire quasiment pas en dehors des coussinets plantaires.
La perte en vapeur d’eau permet au chien de refroidir son organisme par l’intermé- diaire de ses poumons. De plus, le fait de respirer par la gueule met l’air de la trachée au contact des vaisseaux sanguins qu’il refroidit .Le mieux à faire est de le mettre à l’ombre ou dans un endroit plus frais. On peut éventuellement lui laisser une gamelle d’eau à disposition mais sans le forcer à boire.
4- Pour être épanouie, une chienne doit reproduire une fois dans sa vie.
FAUX : Cette idée reçue reflète un
raisonnement anthropomorphique, c’est-à-dire une projection de sentiments et de raisonnements humains sur l’animal. La
grossesse et la mise bas, ne change en rien le caractère et l’équilibre physiologique de la chienne. Son « épanouissement » ne sera en rien modifié et elle ne sera pas frustrée de cette absence de reproduction. La chienne peut parfaitement se passer d’avoir des chiots durant toute sa vie. Ses qualités et ses défauts ne se trouveront pas améliorés ou minorés par la naissance de chiots. Si vous ne vous destinez pas à l’élevage, vous n’aurez comme « bienfaits » que le placement des chiots… De plus, il n’existe pas de preuves scientifiques que la gestation protégerait les chiennes des maladies de l’appareil génital. Chez les chiennes non destinées à la reproduction, la stérilisation peut être envisagée dès le plus jeune âge et permet de réduire les risques de pyomètres ou de « grossesses nerveuses ». Chez les reproductrices, il est conseillé de stériliser à partir de 8 ans afin de contribuer à éviter les maladies des ovaires et de l’utérus.
5- Mon chien doit être à jeun pour mieux chasser.
VRAI et FAUX : Lorsqu’un chien part à la chasse l’estomac plein, il s’expose à la météorisation, dilatation, torsion d’estomac. C’est une urgence vétérinaire où chaque minute compte. A contrario, fournir un effort l’estomac vide le prédispose au coup de pompe et à la baisse des performances. C’est la raison pour laquelle la meilleure solution est de donner 1/3 de la ration le matin, 3 heures avant l’effort, ce qui va permettre à l’organisme de trouver en temps voulu l’énergie dont il a besoin et les 2/3 restants 2 à 3 heures après l’effort quand le chien est revenu au calme. Si l’animal doit retravailler le lendemain, il est conseillé de donner les 2/3 restants 1 à 2 heures après l’effort. Des recherches menées sur les chiens de traineaux et chiens de chasse ont démontré chez ces chiens l’existence
d’une sorte de « fenêtre de récupération » se situant environ 30 minutes après la fin d’efforts intenses. D’après le Professeur Grandjean, vétérinaire et titulaire d’un doctorat de Nutrition, il est possible de
« recharger » les réserves en glycogène des muscles par l’utilisation de certains snacks riches en certains glucides. Il est possible de fabriquer ce type de barre énergétique canine en utilisant du riz surcuit, mélangé à 10 % d’une source d’acides gras à chaine courte (végétaline).
6- Il faut d’avantage nourrir son chien de chasse en hiver.
VRAI : Lorsque la température se situe entre 10 et 20°C, on considère que chaque heure de travail augmente le besoin énergétique d’entretien de 10% environ. Les conditions climatiques plus rudes de cette période, associées à l’effort intense du chien en action de chasse, augmentent ses besoins en énergie (plus 40% à 0 degré !). Il est donc nécessaire d’augmenter sa couverture calorique. En effet, il dépensera plus d’énergie pour pouvoir lutter contre le froid. En cas d’insuffisance d’apport énergétique, le chien va puiser dans ses réserves graisseuses puis dans sa masse musculaire et deviendra trop maigre. Attention cependant à ne pas commettre l’erreur de multiplier par 2 ou 3 le volume de la ration, ce qui saturerait sa capacité digestive et conduirait à des perturbations de la digestion. Plutôt que d’augmenter le volume de la ration, mieux vaut se diriger vers un aliment plus concentré en énergie qui apportera plus de calories sous un volume de ration moindre. Attention cependant à bien adapter le rationnement à la condition corporelle de l’animal pour éviter toute prise de poids dont il est toujours difficile de se séparer les beaux jours revenus !
7- Le chien de chasse préfère celui qui le fait chasser à celui qui le nourrit.
VRAI : Le propriétaire ne doit pas être assimilé exclusivement à un simple distributeur de nourriture. Au contraire, dans sa logique de chien, cela pourrait être compris comme un comportement de soumission du maitre. Le chien préférera toujours celui ou celle qui va s’occuper de lui, le sortira, le mettra en présence de gibier et développera avec lui une réelle complicité. Certains propriétaires sont souvent désarmés devant le comportement de leur compagnon à quatre pattes, quand ils viennent le récupérer, à l’issue d’un stage de préparation à la chasse, chez le professionnel à qui il l’avait préalablement confié .Comme tout spécialiste digne de ce nom, ce dernier aura à cœur d’effectuer une démonstration pour démontrer le travail accompli sur le chien. Il n’est pas rare de voir alors le chien passer devant ses maitres en les ignorant superbement, au grand dam, souvent, de ces derniers. Passionné par son gout de la chasse et des grands espaces, le chien se focalise sur sa complicité avec son dresseur pour aller chasser. Pas de panique, au retour de la démonstration, votre compagnon, ayant senti votre odeur, se jettera sur vous pour vous faire la fête.
8- Mon chien mange de l’herbe pour se purger pendant l’action de chasse.
FAUX : Même les scientifiques sont incapables, dans l’état des connaissances actuelles, d’expliquer ce comportement. Certains chiens semblent en apprécier le goût, d’autres la consomment pour se soulager quand ils sont souffrants. Souvent associé à un trouble du comportement appelé « pica », la consommation d’herbe peut être liée à certaines pathologies (gastrite, troubles digestifs) ou carences alimentaires (manque de fibres). Le chien en mangeant de l’herbe peut se faire vomir, les fibres de l’herbe provoquant une irritation de la paroi de l’estomac, ce qui entraine un mécanisme de vomissement. Ce comportement est souvent interprété comme une tentative de soulager un estomac trop lourd ou douloureux. Attention, les vomissements induits par l’ingestion d’herbe ne « purgent » pas le chien car cela ne lui permet pas d’évacuer les parasites intestinaux ! Une vermifu-gation efficace prescrite par le vétérinaire reste nécessaire.
En field de printemps, le blé tendre attire certains chiens. Est-ce l’odeur, la texture, la recherche d’humidité ou l’attrait de la rosée, nul ne le sait. Il convient cependant de s’assurer que l’herbe n’a pas été traitée auparavant par des produits dangereux ou insecticides. Dans ce cas, la consultation d’un vétérinaire est conseillée.
9- Il ne faut pas donner de sucre aux chiens de chasse. Cela les rend aveugles.
VRAI : il ne faut pas donner de sucre à son chien quelle que soit sa race FAUX : Cela ne les rend pas aveugles Même si les chiens sont attirés par le sucre et les aliments sucrés, il est fortement déconseillé de leur donner du sucre. La source principale d’énergie utilisée pour l’effort chez le chien est la matière grasse et non les glucides comme chez l’homme.
Donner un morceau de sucre revient à donner des glucides à son animal .D’autre part, un excès de sucre peut entrainer une baisse de la production d’insuline et par conséquent engendrer de l’obésité et du diabète. C’est le diabète lié à l’excès de sucre qui peut favoriser la cécité par l’apparition de la cataracte.
Une autre variante de cette idée reçue consiste à affirmer que ce sont des débris de sucre qui en tombant dans les yeux de votre animal, lorsque vous le lui donnez, le rendent aveugle. On en rigole beaucoup dans les classes des étudiants vétérinaires. Bien entendu cela n’a aucune incidence sur la cécité. Le seul avantage de cette ineptie est d’empêcher le maitre de distribuer du sucre ! C’est toujours cela de gagné !
10- Pour garder son avidité, un chien de chasse doit jeûner un jour par semaine.
FAUX : Pour être en forme en action de chasse, un chien doit pouvoir disposer de l’énergie nécessaire pour pouvoir réaliser les efforts demandés. Un chien à jeun ne disposera pas suffisamment de « carburant » disponible et sa recherche en sera diminuée. De plus, il compensera au repas suivant en se jetant sur sa gamelle. Son organisme, privé de nutriments la veille, compensera par une plus grande assimilation, provoquant un dérèglement de l’organisme et un stockage pour éviter le manque. Le bénéfice de cette pratique ne présente donc aucun intérêt si ce n’est une habitude commode pour le maitre …