Barbet chassant le canard sauvage toile de Jean Baptiste Huet 1745 a 1811.

Histoire : Le barbet d’autrefois

On appelait aussi autrefois le Barbet, le chien canne, le bouffe, le barbone, le barbetta, le griffon barbet ou le chien mouton. La femelle du barbet se dit barbette.

Le nom de ce chien au poil bouclé et abondant serait un dérivé de barbe ou barboter, et pour d’autres de Barbarie, région du nord de l’Afrique d’où serait son origine médiévale bien que Gaston Fébus ne parle aucunement du barbet dans son livre de la chasse en 1387.

Selon certains scientifiques, tout porte à croire qu’il provient de la lignée des premiers chiens braccoïdes de la fin de la Préhistoire et qu’il est issu de l’épagneul de terre et de l’épagneul d’eau dont la présence est attesté dans divers pays de l’Europe à partir du XVIe siècle. Mais c’est Jacques du Fouilloux qui nous parle concrètement du barbet dans son traité de la chasse en 1553.

Le Magazine du Chien de Chasse N°32

Un chien d’eau

C’était un chien ramassé au corps court et trapu, replet, typé pour la chasse au gibier d’eau et il était plus disgracieux que le griffon. Ce chien était revêtu d’un poil long et frisé comme une sorte de laine douce, d’où son appellation de chien mouton.

Il avait des jambes disproportionnées, une tête majoritairement ronde et mal attachée sur ses épaules, ou alors ovale avec un museau long ou carré selon certains spécimens, car il n’existait pas un type exact de cette espèce difficile à définir. Plus ou moins grand, ses oreilles étaient pendantes et largement démesurées. Son corps près de terre ramassant la boue lui a valu l’expression « Crotté comme un barbet ».

Sa robe était le plus souvent blanchâtre et noire, et parfois elle pouvait être de diverses couleurs. Ses membres robustes et trapus avec le rein solide lui permettaient de crapahuter aisément dans les marécages pour lever et rapporter le gibier. Ces pattes palmées permettaient de nager mieux que tout autre chien. On l’utilisait la nuit pour la chasse à la hutte afin de ramener très rapidement les canards tués au milieu de la mare.

Un chien à l’entretien compliqué

À une certaine époque, il était difficile de se procurer un bon barbet absolument pur, tant les croisements avec des chiens anglais étaient devenus fréquents. Cependant, le chenil du jardin d’Acclimatation renfermait encore quelques beaux échantillons de nos vieux types de barbet.

Le véritable amateur du barbet était donc toujours sûr d’y rencontrer quelques sujets de choix vers la fin du XIXe siècle.

Les qualités du barbet ont longtemps rappelé le proverbe, qu’il ne faut pas juger sur les apparences. Quand il a évolué au XIXe siècle pour devenir le caniche, son intelligence lui a valu être le plus doué des chiens si on se réfère aux prouesses de ses spectacles dans les cirques. Mais ses instincts l’ont toujours placé pour être un chien d’eau pour la chasse à la sauvagine plumée. Sa hargne et sa témérité lui permettaient d’attraper sans hésitation les plus grands oiseaux des marais sans peur de se faire pincer.

Nageur d’élite, il avait même pris place dans les navires avant l’arrivée du chien de Terre-neuve pour la récupération des oiseaux de mer tués par les marins au cours des navigations.

Déjà rapporteur dressé pour récupérer les flèches et les carreaux d’arbalètes sur les champs de bataille au temps des rois, le barbet était doué pour rapporter tout ce qu’on lui demandait. Son seul défaut était son toilettage compliqué et les soins contraignants à lui apporter si on ne voulait pas le voir couvert de vermine et tomber malade suite à cette invasion récoltée pendant la chasse. Il fallait peigner fort les barbets et souvent, les tondre aux pattes, sur le museau et à la naissance du fouet. Pour la taille de ce chien, il y avait le grand barbet et le petit barbet qui se démarquait de la multitude des types moyens.

Selon un historien, le barbet avait une fidélité à toute épreuve. Il avait la notion des horaires de la journée et il savait l’heure de la chasse. Il avait le sens des couleurs, la sensibilité pour la musique qui lui produisait une impression particulière en supportant certains morceaux et d’autres qui lui étaient très désagréables.

Autrefois au Danemark et dans le Piémont, deux pays qui se sont disputé l’honneur d’avoir développé la race, on les employait uniquement au marais. En Espagne, on se servait de certains barbets prédisposés pour l’arrêt bien que ce ne fût pas un chien fait pour cela, mais n’oublions pas qu’il serait le produit d’un épagneul d’eau et de terre. Le barbet était doté d’un sens de l’observation très développé et rien ne lui échappait ...

Jean-Hugues Decaux.

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