Leur périple débute en flirtant avec les berges de l’étang. Le déversoir nourrit de son trop-plein un ru qui ouvre sans vergogne une saignée tourmentée dans la vallée boisée avant de se jeter dans la rivière. Le chasseur sait que sa chienne aime jouer avec les carpeaux qui peuplent le plan d’eau. Pourquoi la priver de ce bonheur ? Jeune et espiègle, elle essayait d’attraper les poissons occupés à piper à la surface quelques mets aquatiques sous les nénuphars. Elle a vite compris que c’était quête inutile, que ces carpes étaient inaccessibles. Par goût et malice, elle se contente maintenant de les approcher le plus discrètement possible. Elle coule vers elles comme elle le fait avec les mordorées. Son plaisir est de les surprendre au plus près et de les effrayer d’une simple gerbe d’eau. Son excitation se lit, de son fouet tremblotant au bout du museau, à la vue du V en surface dû à la fuite des poissons. Cet étang, elle le connaît par cœur depuis dix ans déjà. Elle y a arrêté quantité d’oiseaux. Faisans, bécasses mais aussi colverts qu’elle espérait voir tomber au milieu de l’onde. La nage est pour elle aussi naturelle que pour les habitants des eaux profondes. Un de ses grands plaisirs est de gratifier son maître de rapports les plus parfaits.
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