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Mais l’épagneul classique était parfois trop encombrant, et surtout doué pour les terrains cultivés, il fallait le miniaturiser pour l’employer à la chasse dans les bosquets, les haies épaisses et les taillis très touffus. C’est pourquoi toute une variété de petits épagneuls pour la chasse ont été sélectionnés surtout au temps de Louis XIV et Louis XV.
Ces petits épagneuls étaient appelés « Gredin et Pyrame ». Puis les lignées d’épagneuls nains comme les Phalènes et les Cavaliers King Charles ont ensuite été sélectionnés mais davantage pour la compagnie.
Les multiples origines d’épagneuls
Appelé chien couchant au départ, l’épagneul classique a donc donné toute une variété de petits épagneuls qui parfois ne marquaient pas l’arrêt. En Bretagne au XIXe siècle on chassait encore d’ailleurs avec un petit épagneul que l’on appelait « Choupille », dont le nom venait du mot chouille, qui désignait à partir de 1837, un chien qui se jetait sur le gibier. Ce petit épagneul avait une tête pommée, un nez pointu, des yeux à fleur de tête, les oreilles longues et larges, et le poil long et frisé.
La toison était épaisse et plus laineuse que soyeuse surtout au cou et au postérieur. Les coudes étaient frangés, les membres courts avec des pieds étroits. Le fouet très variable, souvent écourté ou parfois absent. Le tout donnant une légère ressemblance avec le cocker.
La fourrure épaisse de l’épagneul classique au moyen-âge était responsable du malaise que le chien éprouvait à la chasse lors des fortes chaleurs. C’est pourquoi le petit épagneul a été sélectionné pour avoir un poil plus court. Il pouvait parfois même être tondu si on se réfère aux tableaux anciens de l’époque du XVIIIe siècle. Le petit épagneul pouvait ainsi mieux endurer la chaleur que ses grands cousins. La tonte de ces petits épagneuls suivait aussi une mode esthétique.
Leur morphologie
La robe tantôt lisse et légèrement ondulée avait un état incomparable suivant la tonte qu’on lui imposait. La couleur de robe variait du noir au blanc, en passant par le fauve, l’orange et le marron.
On trouvait des petits épagneuls blancs mouchetés de noir ou entièrement noirs, marron ou roux.
La tête, assez grosse avec un œil petit, reflétait l’intelligence. Elle était coiffée de longues oreilles avec des soies brillantes formant des franges. Cet épagneul avait un fouet lisse parfois tondu ras et très touffu au bout de sa longueur semblable à un pinceau. Ses petits membres étaient solides et nerveux. L’ossature était peu puissante, le rein était étroit et concave, les cuisses étaient plates et les muscles peu saillants.
Un fort tempérament
Beaucoup plus vivace, il chassait en croisillon, non loin du chasseur, dans les bois. Les endroits buissonneux et les haies touffues étaient inspectés de fond en comble. Le petit épagneul était un chien espiègle, mais d’humeur agréable, fidèle, très doux, obéissant, mais parfois cabochard.
Il chassait surtout le nez bas, sans beaucoup s’écarter du chasseur. Excellent pour le faisan et le lapin, il lui arrivait de les poursuivre en jappant. Certains aimaient l’eau, d’autres pas. Il avait son odorat moins développé que d’autres chiens de chasse, mais son ardeur et sa turbulence prenait le dessus pour lui permettre de dénicher le gibier blotti.
Le petit épagneul convenait à la chasse pour toutes sortes de petits gibiers à plume et pour le lapin. Il était donc plutôt utilisé dans les régions très boisées et touffues.
Les variétés de petits épagneuls
Le Cocker
Créé au XVIIIe siècle, il était connu pour sa technique de chasse sans marquer l’arrêt car c’était un leveur et rapporteur de gibier. Depuis sa création, il était conçu pour la chasse au bois pour le lapin et la bécasse puisqu’il est capable de fouiller dans les fourrés les plus touffus. Il quêtait le nez bas et suivait fort bien les pistes. Au marais, il rendait de bons services et allait volontiers à l’eau pour rapporter le gibier tombé.
Il y avait d’autres petits épagneuls qui eux marquaient l’arrêt, ils étaient utilisés pour la caille, la perdrix et le faisan. Au XVIIIe siècle on chassait avec le Gredin ou le Pyrame.
Le Gredin
C’était une variété de petit épagneul noir d’origine anglaise pour chasser le petit gibier à plume. Très courant et à la mode sous le règne de Louis XV au XVIIIe siècle. Les renseignements nous sont fournis par les représentations de Jean-Baptiste Oudry, notamment celle des gredins nommés Cadet et Hermine.
Alexandre François Desportes a représenté la gredine nommée Merluzine. Jean Jacques Bachelier a représenté la gredine de Madame de Pompadour, puis on trouve des illustrations de gredins et de pyrames par Jacques de Sève dans l’ouvrage de Georges Louis Leclerc Comte de Buffon vers 1750.
Avec le gredin, on chassait surtout la caille, la perdrix et le faisan. Le poil du gredin était moins long au niveau de la queue, des franges, et des oreilles que celui de l’épagneul de France. L’espèce s’est éteinte dans le courant du XIXe siècle. Son nom provient de sa tendance à quémander la nourriture, comme le fait un mendiant, d’où l’origine du nom.
Le Pyrame
C’était une variété de gredin au pelage varié, souvent moucheté de feu au niveau des pattes, du museau et au-dessus des yeux. Le pyrame était plus courant que le gredin noir.
Son nom de source mythologique, s’explique aussi par l’étymologie du latin Pylorus et du grec porte et garde. On retrouve la trace du pyrame dans les Basses Alpes au XIXe siècle, où un chasseur nommé Gyaliane chassait dans la région de la ville d’Apt, avec ses pyrames, qu’ils plaçaient alternativement à tour de rôle dans son carnier quand ils étaient fatigués.