Sommaire de l’article
Ce rassemblement inédit réunissant des représentants de la France entière s’est cependant limité aux cinq groupes concernés par cette activité. Une belle occasion pour notre magazine de faire plus ample connaissance avec ces races.
Question posée à chaque représentant de groupe « Pourriez-vous décrire brièvement les particularités qui vous démarquent les uns des autres et qui ont forgé votre identité ? »
Pour les chiens d’arrêt (groupe 7) nous écoutons Radja des Fougères Mordorées (Setter Gordon).
« Wouah, très honorée de prendre la parole en premier ! Notre spécialité, c’est la quête, méthodique, énergique, en jolis lacets. En fonction de nos origines continentales ou britanniques, celle-ci sera plus ou moins longue et plus ou moins rapide. Véritables têtes chercheuses, nous portons le nez haut afin de capter la moindre émanation qui va nous figer sur place. Nous retrouvant ainsi parfois loin du patron, notre arrêt doit être ferme, le temps que celui-ci vienne nous servir. Nos terrains de prédilection sont : la plaine pour la perdrix, le bois pour la bécasse, et le marais pour la bécassine. En sus, il nous arrive de proposer le rapport, mais c’est un peu plus cher. »
Pour les chiens courants (groupe 6) la parole est à Mozart du Royaume aux Bouquins (Beagle).
« Nous sommes des pros de la poursuite et de la communication et nous affectionnons le travail en équipe. Notre objectif est simple : croiser la piste (ou voie) d’un animal, l’annoncer de récris généreux à tous nos équipiers et nos suiveurs, et nous lancer dans la menée. Nos modulations vocales sont toujours très appréciées. Toute la difficulté par la suite consiste à rester connectés sur ces odeurs souvent très fugaces pour forcer le gibier à sortir de son enceinte. Certains parmi nous se sont spécialisés dans la recherche des animaux blessés, on les dit « de rouge ». Actuellement notre destin est étroitement lié à celui des chasses à courre et des battues de gros gibiers. »
Pour les chiens leveurs de gibier et rapporteurs, les chiens d’eau (groupe 8) c’est Indiana des Mille Garennes (Cocker Anglais) qui s’adresse à nous.
« Nous offrons la polyvalence du couteau suisse. Nous sommes des taiseux qui consacrent toute leur énergie à grouiller autour de notre patron pour trouver le gibier dans un rayon très restreint et ainsi le déloger à bonne distance. Pour repérer les points de chute et rapporter, nous n’avons pas notre pareil… y compris lorsqu’il faut se mettre à l’eau quel que soit le temps. »
Pour les terriers (groupe 3) nous sommes à l’écoute de Hardi des Terres Ténébreuses (Fox à poil dur).
« Chez nous point de claustrophobes ou de peureux du noir. Tunnels, galeries, labyrinthes, buses, tas de bois, de paille, offrent nos meilleurs terrains de jeu. Nous sommes des audacieux qui ne rechignons pas à s’aventurer sous terre pour localiser et acculer de redoutables adversaires comme ragondins, renards et blaireaux. Pas d’excès de témérité toutefois mais seulement des aboiements répétés permettant aux déterreurs de suivre notre progression. »
Pour les teckels (groupe 4) Pinocchio des Berges Raques (Teckel à poil dur) a maintenant la parole.
« On nous surnomme parfois les saucisses à pattes, c’est tout dire ! Tellement inclassables que nous formons le seul groupe canin à une race ! Cependant nous présentons trois types de pelages (ras, long, dur), trois types de tailles (Kanichen, nain, standard) et trois types de robes (unicolore, bicolore, arlequin). Nos ancêtres étaient des petits courants, des petits bassets germaniques. Au final cela nous confère une certaine polyvalence car nous pouvons être à la fois terrier, broussailleur, courant et chien de recherche au sang. Nous avons tous en commun l’amour du jeu, l’agilité, le dynamisme, le courage. En rien impressionné par la taille d’un adversaire, quand Goliath est la bête noire, le teckel est David. »
Nous terminons ces entrevues avec Olga des Hauts de France. Cette ravissante Korthal, fidèle compagne de notre bouillant président W.S., est bien entendu quelqu’un d’avisé. Elle nous livre sans cérémonie son point de vue. « Comme toutes les diversités, celle des chiens est quelque chose qui apporte à tous un bonheur immense. C’est une richesse inouïe! Je n’ose imaginer ce que serait ce monde si tous les hommes, les cultures, les traditions, les vêtements, les maisons, les paysages… étaient identiques.
Cette uniformité ne serait-elle pas d’une tristesse, d’un ennui… à mourir Notre pays a su constituer un patrimoine canin incomparable. A nous tous désormais de préserver et d’entretenir cet héritage commun. Aux minorités qui veulent imposer leur dogmatisme, à ceux qui ne tolèrent plus la différence ou ce qui leur est étranger, nous voulons exprimer notre volonté à continuer d’exister.
Leur dire qu’en s’attaquant à la Chasse, ils nous condamnent, ils se condamnent… en mettant en péril la perpétuation de leur plus ancien et meilleur ami. Un ami qui jamais n’a trahi. N’est-il pas légitime d’en attendre autant des hommes ? Je terminerai simplement par une citation du récent livre blanc de la Fondation François Sommer « Il ne fait aucun doute que plus la communication sur la chasse repose sur le chien, plus elle dégage d’empathie dans l’opinion publique ».
Amis chasseurs, en plus d’être vos meilleurs compagnons, ne serions-nous pas vos meilleurs ambassadeurs ? Maintenant, si vous voulez bien nous excuser car les débats vont bientôt commencer.