Sommaire de l’article
Choisir son chiot dans un élevage de qualité est évidemment déterminant. Concernant les critères non comportementaux, on va trouver les éventuels résultats des parents en exposition, en concours ou sur le terrain, les soins et le suivi vétérinaire (tests génétiques des ascendants, vermification, primo-vaccination, etc.).
Vient ensuite bonne socialisation de la portée. Idéalement elle sera installée au sein même du foyer – donc exposée aux bruits de la maison, aux contacts humains -, bref à la vie en général. Si au contraire la mère et les chiots sont logés à l’écart de la maison, dans un bâtiment distinct, ce sera un point négatif. Cela implique en effet un univers sensoriel plus pauvre et souvent des contacts avec les humains moins étroits.
Vient ensuite le comportement des géniteurs. Vous ne verrez souvent pas le père, s’il est par exemple extérieur à l’élevage. En revanche, il est important de jeter un coup d’œil sur la mère. Une lice bien dans ses poils sera un indicateur favorable. Si elle est au contraire anormalement craintive ou agressive, cela témoignera d’une relation dégradée avec l’humain. Méfiance!
Bien entendu, si vous constatez que les chiots ont été séparés précocement de la mère avant les 8 semaines fatidiques, fuyez ! En effet, elle éduque ses rejetons au quotidien, surtout pendant leurs 7 premières semaines et leur enseigne notamment la propreté et l’inhibition de la morsure. Une séparation précoce signifie que ce précieux apprentissage n’a pu être effectué correctement, avec potentiellement de lourdes conséquences à long terme.
Les chiots
Pendant longtemps, on utilisait des tests, notamment celui de Campbell, pour évaluer leur personnalité. On en est beaucoup revenu, en mettant en cause leur valeur prédictive et leur potentiel caractère traumatisant.
Finalement, il n’est pas absurde de fonctionner au feeling car l’intuition est primordiale. A condition d’avoir un départ dans la vie normal (voir précédemment), le chien deviendra surtout ce que vous en ferez : votre rôle essentiel sera de le mettre en confiance et lui permettre d’exprimer toutes ses qualités, à la fois en tant que compagnon du quotidien et partenaire cynégétique.
Le seul critère objectif qu’on peut retenir c’est le degré de sociabilité de la portée. Des chiots bien dans leur tête et normalement sociabilisés doivent venir à votre rencontre. Ceux qui fuient et rasent les murs ne sont a priori pas les meilleurs candidats.
L’arrivée à la maison
Préambule
Nous viendrons très vite à l’éducation proprement dite et cela sera d’ailleurs l’objet de nos prochains articles. Mais à ce stade ce n’est pas la priorité, sauf sur un point que nous allons voir.
Sans avoir besoin d’être un éducateur de pointe, il suffit de se mettre deux secondes à la place de l’intéressé. Vous avez affaire à un petit bout de 2 mois (âge idéal) – ne surtout pas attendre au-delà – qui vient de quitter sa mère, sa fratrie, tout son univers, pour se retrouver brusquement avec des étrangers dans des lieux qu’il ne connait pas. C’est loin d’être évident!
Donc, contrairement aux âneries qu’on peut encore lire ou entendre, l’urgence n’est pas de l’enfermer immédiatement dans un carcan de règles super rigides (de peur sans doute qu’il ne devienne vite un monstre ingérable…).
Non ! Le message de fond à lui faire passer en première intention est simple ! C’est : “bienvenue, voici ta nouvelle maison et avec nous tu seras en sécurité et auras une belle vie”. Point!
Concrètement, tout ceci va se traduire par deux choses : l’exploration et le déroulement des premières nuits.
Mais auparavant, il faudra prendre une première précaution basique : lui laisser le temps de faire ses besoins en dehors de la maison (et le féliciter chaleureusement aussitôt) pour lui apprendre que tout ça doit se passer dehors. Nous consacrerons un article entier sur ce thème de la propreté et y reviendrons en détail.
L’exploration
C’est la première chose à permettre ensuite : découvrir son univers. Pour qu’il se sécurise, c’est absolument incontournable. Alors bien entendu il ne s’agit pas de le laisser faire n’importe quoi et se mettre en danger. On supervise attentivement, mais on le laisse explorer toute la maison.
Les nuits
Dans les versions préhistoriques de l’éducation canine, on préconisait souvent pour les premières nuits d’enfermer le chiot dans une pièce à part (souvent la cuisine) ou une cage type Vari-kennel et le laisser hululer jusqu’à épuisement.
Comme mise en confiance et sécurisation, c’est parfait! Et pour cimenter la relation, aussi ! Vous lui apprenez qu’en cas de problème il ne doit surtout pas compter sur vous pour se rassurer. Et pour peu qu’il finisse par ne plus pouvoir tenir et faire ses besoins dans ladite cuisine (voire dans sa cage, ça s’est vu), vous lui apprenez que cette pièce ou cette caisse sont en réalité ses toilettes. Bref, le jackpot en termes d’apprentissage !
Tout cela est d’autant plus stupide qu’un haut niveau d’anxiété stimule les fonctions d’élimination. Vous augmentez donc les probabilités “d’accidents”.
Donc je vous suggère la solution suivante : le chiot dort dans votre chambre et peut être rassuré à votre contact. Ça cimente la relation et lui permet de mieux dormir (et vous aussi…).
Concernant la propreté, vous avez plusieurs approches, dont celle d’accepter les “accidents” en contrepartie de nuits quasi normales. Il en existe une autre, que je pratique à titre personnel. Elle implique un investissement durant les premières semaines, mais est vraiment efficace et ce, à long terme. Accessoirement, elle vous garantit un réveil sans opération nettoyage… Elle consiste à mettre un réveil à intervalles réguliers afin de sortir aussitôt le chiot pour éviter les vidanges inappropriées durant la nuit et lui apprendre ainsi tout de suite la propreté. C’est un peu astreignant, ça rappelle aux parents les joies du biberon de 3 heures du matin mais ça vaut vraiment la peine.
L’aventure commence. A bientôt pour le deuxième volet de cette série.
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